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Blog de Dominique Simoncini
30 août 2011

Article dans sport santé mag

SÉBASTIEN CHAIGNEAU, PLUSIEURS ANNÉES DE PRÉPARATION
5 juillet 2011

 2ème sur The North Face® Ultra Trail du Mont-Blanc® (UTMB®) en 2009, Sébastien Chaigneau est devenu la vedette du trail français. Ce champion nous raconte comment des années d’entrainement lui ont permis d’atteindre ce niveau.

Propos recueillis par Gaëtan Lefevre

 

Racontez nous votre rencontre avec le trail !

J’ai commencé le trail à l’Armée en 1996. Pendant 10 mois, dans une troupe de renseignements des chasseurs alpins, j’ai pratiqué le trail sans m’en rendre compte. En 2000, alors que je faisais de l’escalade, nous nous sommes lancé un défi avec des amis. C’est comme cela que je suis arrivé dans le milieu. Ensuite, ce fut une progression lente et tranquille. A ce moment là, je n’avais pas tout à fait trente ans, et je pense que si j’avais commencé plus tôt, je ne courrais plus actuellement.

Votre quotidien a été bouleversé en 2009 suite à votre 2ème place sur The North Face ® Ultra Trail du Mont Blanc ®. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Tout le monde imagine que ma deuxième place au The North Face® Ultra Trail du Mont Blanc® a changé ma vie mais The North Face®, mon partenaire principal, avait déjà prévu de m’intégrer dans le team principal Global Athlète. Cependant, il est plus facile d’accéder au professionnalisme lorsque l’on réussit une performance sur l’UTMB®. On apparaît tout à coup aux yeux du monde. Je profite donc de cette opportunité pour vivre de mon sport, aujourd’hui. Je gère ma carrière en professionnel avec tout ce que ça implique comme travail de communication, relations médias et partenaires. C’est un boulot à plein temps en plus de mes compétitions !

Pourquoi avoir intégré le team The North Face ® ?

J’étais chez The North Face® depuis deux ans et avec les résultats que j’avais, ils ont considéré que je pouvais entrer dans l’équipe internationale. Ce ne fut qu’une suite logique malgré les diverses propositions que j’ai pu avoir. Je suis plutôt fidèle au niveau de mes sponsors. Je pense vraiment que le travail sur la conception et le perfectionnement des produits peut uniquement se faire sur du long terme. C’est, d’ailleurs, ce travail qui donne de la crédibilité à la marque et aux produits.

Comment se prépare-t-on pour courir un Ultra Trail ?

Il ne faut pas croire que l’on se forme en quelques semaines. La préparation est quelque chose de lent et tranquille qui se construit sur plusieurs années. Ensuite, on rentre dans un travail d’entretien et de réglage. On affute ses capacités. Pour cela, je fais du ski de fond pendant l’hiver ainsi que du ski de rando et du vélo pendant l’été. Je ne parcours pas spécialement beaucoup de kilomètres par semaine. Au maximum, je cours 100 à 140 kilomètres par semaine mais la majorité du temps j’en cours uniquement 80.

Je n’ai pas de préparation type. Un entrainement régulier va permettre de passer différentes étapes, et ce sont ces étapes qui vont fixer le programme. De plus, ce n’est pas juste une préparation à pied qu’il faut faire, c’est un travail au quotidien avec la prise en compte de l’alimentation, de l’environnement et, ce que les gens négligent le plus, la récupération. Récupérer est une partie importante de l’entrainement. Toute bonne préparation mérite récupération. Sans oublier évidement, la notion de plaisir et non d’obligation.

Vous entrainez-vous seul ou avec un coach ?

Je fais mes séances seul par contre je travaille avec différents coachs. Un pour ma préparation qui va me programmer des séances et avec qui nous échangeons beaucoup, un pour la préparation physique hivernale et le travail de renforcement musculaire et enfin un coach pour la préparation mentale.

Et mentalement, comment se prépare-t-on ?

Justement, c’est un travail que je fais avec un ami sur Chamonix, Dominique Simoncini. Il est préparateur mentale pour des skieurs, des Vététiste et d’autres sportifs. Cette préparation est basée sur la relaxation et l’imagerie mentale.

Vous avez dit dans une interview qu’il ne fallait pas partir dans l’idée de faire un chrono ou un podium. Quels sont alors vos motivations et vos objectifs ?

Sur ce type de course, il y a beaucoup de facteurs et d’incertitudes qui interviennent. Et de ce fait, il y a tellement de facteurs qui entre en jeu que les certitudes conduisent généralement à un échec. Par exemple sur l’UTMB®, la première motivation va être de finir l’épreuve. Et c’est déjà un exploit de finir cette randonnée de 7 jours en moins de 46h. Ensuite, il vaut mieux le considérer comme un défi personnel et comme un voyage. Sur des courses longues, le combat vis-à-vis des autres entraine des souffrances physiques comme mentales et dans la plupart des cas un échec.

Avez-vous déjà été confronté à des blessures ?

J’ai eu un pépin à la Réunion en 2009. Je me suis fracturé le péroné sur un mauvais appui. J’ai eu, cependant, la chance de vite m’en remettre et de pouvoir reprendre l’entrainement un mois après. Pour le moment je touche du bois car je n’ai pas été trop touché par les blessures. Je considère que la fatigue ainsi que les petites douleurs sont normales. Mais ce sont des signaux, et je suis à l’écoute de mon organisme. Je préfère stopper une préparation que de continuer à m’acharner. Trouver la cause d’une gêne est important pour ne pas laisser empirer les choses.

Vous avez abordé l’importance de l’alimentation dans la préparation. Vous imposez-vous une alimentation strictes?

L’alimentation est un travail au quotidien. En dehors des périodes de compétitions, je mange de tous en petite quantité. En périodes de compétitions, j’ai quelques règles alimentaires. Déjà, je ne mange pas ou peu de pâtes car ce n’est pas aussi efficace que tout le monde veut bien le dire. Et les pasta-party les veilles de course sont une aberration. Les stocks en glycogènes sont réalisés plusieurs jours avant et le riz va être beaucoup plus adapté et digeste. De plus, je complète mon alimentation avec des compléments alimentaires comme la spiruline qui est un bon complément en protéines ainsi que les BCAA.

Vous consommez notamment des produits Overstim’s. Que vous apportent-ils ?

Tout d’abord, Overstim’s a une gamme de produits extrêmement importante, ce qui me permet de trouver tout ce dont j’ai besoin pour ma pratique. Outre les produits énergétiques, les compléments alimentaires permettant d’éviter des carences avant, pendant et après les épreuves. Cela permet de réaliser de très bonnes séances d’entrainements et compétitions. Overstim’s a aussi son propre laboratoire en France, ce qui permet de travailler ensemble sur l’évolution de produits adaptés à l’Ultra.

Quels sont les pièges que l’on peut rencontrer en pleine nature ?

La nature peut avoir un double visage. Elle peut être un terrain de jeu accueillant, voir paradisiaque quand toutes les conditions sont là.  Cependant,  elle peut aussi être extrêmement hostile. C’est un des facteurs qu’il ne faut pas oublier dans la pratique des sports nature. On évolue dans un terrain de jeu dont on n’a aucun contrôle. Il faut donc savoir s’y adapter. Je crois que les accidents, à quelques niveaux de gravités qu’ils soient, arrivent par le fait que les pratiquants aient négligé de s’informer des conditions météo ou du bon matériel à prendre en cas de changement. Le trail-running ne déroge pas à cette règle. C’est donc un des paramètres à prendre avec beaucoup de sérieux dans la pratique, et par conséquent, un des piège à contourner par l’humilité.

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