Organisation et déroulement du raid de cohésion de l'ENSOSP
Cette semaine se déroulait dans la forêt de Fontainebleau le Raid de L'ENSOSP. Ce raid a pour but l'analyse et le développement de la cohésion d'une équipe en situation de fatigue, face à des actions professionnelles orientées types ateliers de secours à personne, ou atelier de feu de forêt. L'organisation d'une telle épreuve se justifie par le fait que certains élèves officiers vont découvrir réellement les contraintes liées à l'utilisation du matériel (rangers, tenue F1, secours à personne en milieu difficile, montage d'un point d'attaque feu de forêt). Le raid que nous avons tracé est volontairement difficile afin que les stagiaires comprennent quelles sont leurs limites, la cohésion d'un groupe dans cette situation, découvrent la personnalité de chacun qui évolue au fur et à mesure du déroulement.
Levé des stagiaires 6 heures 30 minutes, préparation du paquetage, transport vers le départ et enfin départ pour le raid. Le stress va enfin s'évacuer, nous allons entrer dans le vif du sujet.
Les superviseurs (Grojean et Gauthier) vont se mettre en place sur le parcours. Ils réservent de bonnes surprises aux participants.
Les stagiaires vont enfin découvrir ce qui les hante depuis plusieures semaines.....! Quelques minutes après, les contraintes du terrain de Fontainebleau s'imposent déjà. Certaines équipes ont du mal à trouver la première balise...il y en aura 17...!!
Enfin la première balise se présente, certains poussent un soupir de soulagement...d'autres tournent encore en rond dans les alentours....
On fait le point : une petit topographie, la boussole va chauffer.....Une indication conçernant la localisation de la balise suivante est fournie à chaque balise trouvée. Cela va permettre aux lieutenants de définir quel sera le meilleur chemin à prendre.
La première équipe arrive déjà à l'atelier préparé par le caporal Gilles Gauthier et le Commandant Olivier Grosjean.
Vu la tête, je n'ai pas beaucoup dormi ces dernières nuits...le stress se lit sur mon visage. J'attends de voir le déroulement du premier atelier Secours à personne pour me détendre....
L'atelier commence !!! Les lieutenants commencent par rechercher la victime dans un périmètre défini. Les superviseurs analysent les comportements techniques et professionnels. La victime trouvée, le bilan doit être fait avant le transport. L'organisation du transport doit se faire en sécurité et la victime pourra être remontée dans un relief hostile et accidenté. Deux lieutenants sécurisent le parcours et trouvent le meilleur chemin.
Le sourire jovial d'un polytraumatisé....????
Le blessé va pouvoir être évacué en sécurité...
Déjà trois heures de raid et certains visages commencent à exprimer l'apparition d'une très légère fatigue...sûrement passagère !
D'autres ont le sourire, un sourire passager ?
Si le GIGN s'en mêle !!!! Ou peut-être un séparatiste Corse ? En tous cas cet atelier supervisé par cet intervenant promet quelques belles difficultés.
La terre est basse ! et le chemin difficile pour le lieutenant...mais il persévère ...
Je retrouve le sourire la course se déroule bien et tout se met en place. L'atelier organisé ici va être un grand moment pour les lieutenants qui ne s'attendent pas aux difficultés que les superviseurs Fabre et Desbuis leur ont concoctées.
Le superviseur Fabre lui aussi a retrouvé le sourire..encore faut-il qu'il l'ait perdu ...
Debut de l'atelier : on immobilise la victime tout en faisant le bilan des traumatismes...
On installe le blessé sur le brancard avant de le remonter sur 600 mètres très très accidentés.
La progression commence ...!
Plus on monte, plus c'est difficile....
Cela devient carrément acrobatique, les lieutenants ont apprécié car c'était pour nombre d'entres eux la première fois qu'ils faisaient ces gestes techniques dans un milieu aussi difficile. Bon point pour l'organisation, bon point pour les lieutenants.
Les bras s'allongent et les regards se tendent, la difficulté est de plus en plus grande.
Un bel exemple d'épaulé avec dépose du brancard sur le sommet du rocher.
Le camion qui permettra au colonel Carret de monter un atelier en pleine forêt simulant un feu et nécessitant l'établissement d'un point d'attaque commando sur le sommet d'une coline abrupte.
Les lieutenants ont apprécié l'atelier, de là à dire qu'ils en redemandent....il ne faut pas exagérer.
Nous prenons la décision de neutraliser la course. Les participants n'ayant plus le temps matériel de rejoindre l'arrivée en passant par toutes les balises. Je leur demande d'enfiler des chasubles de sécurité afin de mieux les voir dans la pénombre. Ils ne savent pas encore qu'ils finiront de nuit à la frontale....je ne suis pas sûr qu'ils vont apprécier les 4 prochaines heures de marche.
Le noir c'est noir...! Je ramène les 4 équipes neutralisées pendant la nuit à travers la forêt, un grand moment de responsabilité ! On a l'esprit qui cogite et surtout pas le droit à l'erreur car dans ces moment là la moindre faute peut avoir des conséquences graves. Les stagiaires sont épuisés et il me faudra tracer un chemin au plus court pour leur permettre de prendre un peu de repos au chaud dans le gymnase de Milly la Forêt.