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Blog de Dominique Simoncini
17 septembre 2010

Football/ Equipe de France : la déroute de l'équipe de France de football au mondial 2010

Je vais tenter d'analyser à froid ce qui s'est passé au mois de juin et juillet avec le recul que nous offre les deux mois écoulés.
ensuite si cela vous parraît pertinent je vous apporterais l'éclairage sur la méthode que j'aurais appliquée  si j'avais eu une position me permettant la prise de décision dans le contexte dégradé de ce moment de vie de l'équipe de France de football. Cette envie d'analyse et l'expérience qui en résulte ne m'est pas venue subitement,  j'ai par de nombreuses fois eu l'occasion de débrouiller des situations tout aussi rocambolesques que celle-ci. Je vous invite donc à réagir en commentant  ma première vision de ce marasme dont les soubressauts n'ont pas fini d'agiter la planête football.

UNE AFFAIRE D ETAT, D ESPRIT…..

 

Une affaire d’état ?! Voilà que le monde politique commence à s’immiscer dans la déroute des bleus. Maintenant que le clash est consommé que le nouvel entraîneur est nommé (avant même que la campagne d’Afrique du Sud ne soit même commencée), avant même que l’équipe ne soit complètement hors-jeu. Le plus haut personnage de l’état prend la parole depuis la lointaine ex-union soviétique pour clamer son indignation devant le piètre spectacle offert par le polite bureau en charge de la gestion de l’équipe de France. Pourtant une voie s’était déjà faite entendre au sein même de son gouvernement en la personne de Rama Yade qui un peu comme à l’accoutumé prend une position clairvoyante mais à l’encontre de la bienséance et fût taclée par sa ministre de tutelle, qui elle, n’a jamais su entrevoir la moindre logique dans les interventions pourtant justifiées de Mmd Yade. Tout le monde s’en mêle, tout le monde en parle, du publique au privé, du politique au religieux, du riche au pauvre, chacun apprend jour après jour avec effarement les errements de nos représentants. Ceux-ci à défaut de nous avoir fait rêver, ou au moins distrait en ce printemps morose ont vendangé la compétition, botté en touche l’occasion d’emmener tout un pays tétanisé par une crise économique de pouvoir retrouver un regain d’énergie. Le mal est profond car il est systémique, global et complexe, vouloir intervenir aujourd’hui c’est forcément s’immerger jusqu’au cou dans la problématique au risque de s’y noyer. Bien malheureux celui qui se lancera dans le bain saumâtre et menaçant tel un maître nageur formé par Philippe Lucas croyant sauver la bête et qui en fait sera irrémédiablement entraîné non pas par Raymond Domenech, mais par le fond d’un problème encore plus insondable que l’esprit de celui-ci.

Je vais tenter par cette analyse de comprendre les disfonctionnements et définir ce qu’il aurait été judicieux de faire. La critique est justifiée si elle est adaptée et surtout si celui qui la formule est capable d’apporter une solution ou une vision différente. Pour comprendre quand on ne fait pas partie du sérail proche, du staff, de l’équipe, de la bande, il faut s’appuyer sur les informations forcément parcellaires de la presse et des médias.

Seules celles qui sont distillées parcimonieusement peuvent aujourd’hui apporter un semblant d’explication. Il n’empêche que depuis déjà presque 6 ans que cette « pseudo » aventure mais vrai psychodrame alimente la chronique des médias sportifs ou non. Ce qui finalement maintenant nous donne suffisamment de matière pour commencer une analyse de fond de ce qui se passe ou s’est passé dans le secret de cette désorganisation.

 

Au commencement, il fût un homme, un homme particulier certes, mais un homme avant tout. Raymond Domenech était-il légitime à ce poste de sélectionneur ? Après la coupe du monde 2006 oui c’est indéniable, il l’était, il venait de placer la France sur le podium final de cette coupe du monde. La France était vice Championne du monde derrière une Italie pragmatique, joueuse et surtout maligne. Il bénéficiait à ce moment-là d’une expérience et d’une ossature qui lui permettait de concevoir un nouveau projet incluant les nécessaires améliorations participant à la performance globale.

Parmi ces améliorations, la première que j’entrevoie c’était la mise en place d’un véritable système managérial. En effet, le système mis en place par Raymond Domenech montrait déjà ses faiblesses. La gouvernance reposait sur un seul homme (le sélectionneur) et le projet qu’il menait commençait déjà à faire grincer les dents de ceux qui y participaient de près ou de loin.

La communication confuse auprès des médias exaspérait les journalistes tout autant que les lecteurs ou les spectateurs. On pouvait déjà par cette méthode appliquée, comprendre que la fracture entre l’équipe et le public allait se produire rapidement. Cette méthode que personne ne comprenait ou n’expliquait faisait penser à de l’arrogance et de la suffisance de la part du sélectionneur. J’ai la conviction aujourd’hui que l’erreur principale de Mr Domenech fût de vouloir donner une apparence d’un nouveau mode de management élevé au niveau d’une science exacte détenue par lui seul, que lui seul pouvait comprendre et appliquer. Pourquoi expliquer quelque chose à des personnes, qui de toute façon ne la comprendront pas ? Mais aussi et surtout pour créer un mystère, une aura presque mystique lui offrant enfin la possibilité d’être aimé par ceux qui le mériteront. Car c’est bien là une partie du problème, Raymond et l’estime de soit, celui qui veut être aimé, aimé par ceux qu’il admire dont il est devenu le patron, mais dont il ne parvient pas à obtenir l’adhésion. Il adopte alors cette posture pour créer un personnage complexe, sombre, inspirant la crainte à ceux qui ne feraient pas partie du sérail, mais aussi à ceux qui l’ont déposé sur le fauteuil du sélectionneur devenu maintenant par sa volonté un trône imposant la déférence et le respect.

Cette posture rigide et repoussante avait pour effet de créer un paravent entre le monde réel et celui de l’équipe de France. Le terme « repoussante » n’est pas anodin, vous l’avez bien compris c’est l’objectif principal recherché par le sélectionneur. Il cherchait à repousser tous ceux qui n’appartenaient pas à son monde, le monde qu‘il a créé, organisé, imaginé selon tous ses critères de performances et de réussite. Aussi étonnant que cela puisse paraître Raymond Domenech n’a jamais cherché à crée une structure et concevoir un projet excluant le niveau optimal de la performance. C’est l’analyse qu’il a fait de l’évolution du football et la compréhension qui en a résultée qui à poussé Raymond dans cette stratégie d’échec. En recherchant à organiser l’équipe de France comme un club professionnel afin de redonner au sélectionneur une place aussi importante que celle de l’entraîneur qu’il était précédemment il cherchait à reprendre un pouvoir qu’il n’a jamais eu et qu’aucun sélectionneur ne pourrait jamais avoir. Car on le sait bien le sélectionneur « ne fait» que réunir une somme de potentialités afin de faire émerger rapidement le plus haut degré de performance. Il n’entraîne pas, il assemble, Il ne forme pas, il compose, Il doit par ce qu’il véhicule être capable de rassembler tous les éléments qui participent à la performance afin de faire naître un sentiment fort de compétence. À la différence d’un entraîneur de club qui aura une même équipe à sa disposition toute l’année avec les avantages et les inconvénients que cela comporte, les inconvénients d’avoir un joueur blessé en cours de saison, un joueur « important » réfractaire au système, un joueur « star » qui impose un système…. Le sélectionneur n’aura que peu de temps pour obtenir l’adhésion au projet commun des acteurs de la performance. C’est un peu la comparaison entre groupe de musique et un orchestre philharmonique ponctuel, un groupe travaille et joue ensemble toute l’année, s’aime, se dispute se comprend et joue ensemble. Un orchestre philharmonique ponctuel rassemble une somme d’individus compétents et un chef d’orchestre charismatique qui saura donner le rythme et imposer un esprit une âme de groupe à l’ensemble afin d’en tirer la quintessence. Raimond Domenech n’a malheureusement pas réussi dans cette mission par confusion des fonctions. Il faut admettre que la partition dont’il nous à fait entendre les notes ressemblait plus à la musique d’un homme orchestre qu’à celle d’un chef d’orchestre, en fait il était devenu malgré lui un Remy Bricka peu amène et mal aimable.

Le rôle du sélectionneur tout en étant passionnant est particulièrement subtil et difficile à jouer. Il doit sélectionner les meilleurs selon des critères de performances variables qui ne dépendent pas seulement du niveau de jeux. Mais aussi de l’impact médiatique du joueur, de la carrière de celui-ci, du club dans lequel il évolue, du salaire dévoilé dans la presse…. Toutes ces considérations sont prises en compte et participent plus souvent à la dégradation du niveau commun de performance de l’équipe qu’à l‘élévation de celui-ci. Prenons pour exemple la sélection de Thierry Henry lors de cette coupe du monde, qu’est ce qui à poussé Raymond Domenech à sélectionner un joueur comme Thierry Henry et ne pas le titulariser ?

Avait-il le choix ? oui certainement car s’il ne l’a pas titularisé c’est avant tout parce qu’il n’avait pas le niveau physique pour exploiter ses qualités techniques sur la durée d’un match. Alors qu’est ce qui l’a empêché de titulariser un autre joueur ? l’impact que cela aurait eu dans la presse et les médias. Un impact forcément négatif car on lui aurait reproché alors de ne pas avoir sélectionné un cadre « incontournable » de l’effectif des bleus. Il est donc maintenant admissible que les joueurs ne faiblissent pas, ne vieillissent pas, ne régressent pas. Pour s’assurer un certain confort médiatique il eu été plus judicieux d’expliquer ouvertement et sincèrement les motivations de la composition d’équipe en incluant le « comment » tel ou tel joueur est intégré à l’équipe, ce qu’il va apporter et comment il va l’apporter et le « comment » tel ou tel joueur ne fait pas partie de la sélection en expliquant « comment » il ne peut plus apporter le niveau de performance attendu.

J’insiste sur le « comment » parce qu’il explique et apporte une réponse alors que le « pourquoi » n’est qu’une justification qui apporte d’autres interrogations.

Thierry Henry jouera à New York l’année prochaine (dans 2 mois ?!), alors qu’il était sélectionné dans l’équipe vice championne du monde ? Trouvez vous normal qu’un joueur de calibre international selon les critères fédéraux ne trouve que le club de New York pour lui offrir un poste pour la prochaine saison ? Bien sûr que non ! pourtant c’est ce qui s’est produit et qui a participé à la dégradation du niveau global de performance. Que se serait-il passé s’il n’avait pas été retenu ? Pas grand-chose si Raymond et Thierry Henry avaient su expliquer ensemble que ce choix était le meilleur pour l’équipe de France. À défaut de satisfaire l’ « EGO » des uns et des autres.

Le sélectionneur s’est coupé d’un élément fondamental de sa fonction « La communication ». Cet élément est une de ses fonctions principales, il communique, véhicule et transmet l’esprit qu’il souhaite voir émerger dans son groupe. Il ne transmet pas seulement au sein du groupe mais aussi à l’extérieur afin de d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre. Il ne peut se permettre de repousser et d’exaspérer les éléments qui participent à la diffusion de la communication. Se comporter comme il l’a fait revient à confisquer l’esprit de l’équipe de France qui appartient à tous les amoureux de ce sport et le concentrer entre les mains d’une « nomenklatura » particulière et inféodée. Croyant par ce fonctionnement s’attirer l’amour et le respect de ses joueurs en se créant une personnalité particulière et différente il a réussi l’incroyable performance de se rendre seul responsable de la débâcle Fédéral.

J’ai employé le mot « Amour » pour expliquer ce que je crois être finalement la quête profonde de Raymond Domenech, je pense sincèrement qu’il aurait aimé être aimé de ses joueurs, ceux qu’il à choisi, protégé, chéri parfois contre l’avis de beaucoup, pas de tous… Oui il aurait voulu être aimé car pour lui le respect passe par l’amour, la fraternité, puisqu’il ne disposera pas du temps impartit aux entraîneurs pour obtenir le respect des joueurs. Cette analyse implique que les joueurs ne respecteraient pas ou plus celui qui représente la porte d’entrée du panthéon des joueurs « l’équipe de France ». Serais-lui le sélectionneur qui ne serait plus respecté ? ou finalement l’équipe de France qui ne représente qu’une suite de matchs à problèmes et peu rémunérateurs pour cette nouvelle génération de joueurs stars.

Quels problèmes les joueurs pourraient avoir à intégrer l’équipe de France ? C’est un monde ! Maintenant je vais en plus vous expliquer que ce qui représente pour l’essentiel des amateurs de football « un Graal absolu » est un problème pour certain joueur. En effet c’est un endroit où l’on arrive avec la forme acquise en club, ou les disparités d’entraînements, de types de jeux, d’organisations techniques différentes, de partenaires avec lesquels les automatismes sont acquis ne pourront participer à la brillance et la mise en avant de la valeur individuelle du joueur. Il va devoir se fondre dans un collectif avec rapidité et surtout humilité. Comment pouvons-nous croire que le football actuel et surtout ceux qui le font possèdent toutes les compétences intellectuelles nécessaires (sans mépris de ma part). Ils sont adulés dans leurs clubs, en équipe de France ils doivent devenir légitimes en servant une cause ponctuelle dans laquelle ils sont en difficulté face à un sélectionneur dont ils ne reconnaissent pas les compétences de leurs entraîneurs respectifs. Peut-être ne connaissent-ils pas les raisons pour lesquels ils ont été sélectionnés ? Ou peut-être ont-ils été sélectionnés pour de mauvaises raisons ? J’ai le sentiment que cette sélection ne s’est pas opérée autour d’un projet sportif spécifique, adapté, réaliste et mesurable. Mais autour de valeurs marchande, médiatique, voir de caractère personnel. Analyser à posteriori est toujours plus simple et surtout plus évident puisque l’on connaît le résultat avant de produire l’analyse.

Ce serait oublier tout ce qui s’est produit avant l’implosion finale, les médias qui ont réclamé une communication en correspondance avec l’importance de la fonction se sont vus confisquer la matière qui permet de faire vivre et participer à l‘événement. Ils n’ont eu que des silences, des non-dits des provocations, pire ! des humiliations de la part d’un homme qui avait confondu son esprit avec celui de l’équipe. Son esprit n’est qu’un catalyseur de l’esprit d’équipe un élément fort participant de manière actif à l’émergence de l’esprit commun. Mais il n’est pas le seul, il est le concierge de luxe d’une maison France dont les fondations sont ancrées dans la mémoire des actes de ceux qui écrit l’histoire du football Français. Ceux-là l’ont-ils guidés ? L’ont-ils accompagnés dans la conception de son projet sportif au risque de le ré orienter vers un objectif plus adapté et surtout au fonctionnement plus en correspondance avec les valeurs « génétique » de base.

Pour cela il aurait été nécessaire que la fédération dispose non seulement des compétences pour le faire mais aussi et surtout de la vision de ce qui allait se passer. Ors ils ne disposaient ni de la compétence ni de la vision car il est très rare qu’un incompétent est une vision claire et fondatrice pour la cause commune.

A suivre

 Pire que cela, il fut soutenu par personnalités « Irréprochables » du Football Français, je ne citerais que Platini, Houiller, Jacquet … Si ces personnages se sont prononcés pour le maintien en poste de Mr Domenech comment pourrions nous imaginer simplement les contredire ? Ce qui tend à démontrer que l’histoire et ceux qui l’ont écrite ne sont finalement qu’une base, un pilier fondateur qui sera caché par la construction de l’étage suivant. Les fondations sont bonnes, mais elles ne deviendront pas les étages supérieurs. Elles doivent participer à l’élévation, mais ne pourront plus jamais prendre le pas sur ceux qui auront à concevoir l’édifice. Ceux-là devront être en adéquation et en totale immersion avec la société qui les entoure et les contraintes nouvelles qui naissent et apparaissent chaque jour. Ces contraintes doivent être comprises et anticipées afin qu’elles ne viennent pas imposer un fonctionnement forcément restrictif et contraignant. Ce qui est arrivé aujourd’hui à l’équipe nationale aurait pu arriver à n’importe quelle équipe. L’accélérateur du phénomène fut le sélectionneur qui à défaut d’être un manipulateur pervers tenta de devenir un personnage à l’intellect insondable. Serais-ce là le mal Français ? une problématique intellectuelle émancipée de l’émotionnel ? le côté rationnel de tout….. Le sport est irrationnel et les émotions qu’il génère en sont la preuve. Tous ceux qui pensent le contraire sont entrain de détruire l’essence et la racine du spectacle sportif tout autant que l’action sportive. Tout ne devient que calculs, supputations, évaluations, et l’émotion catalyseur suprême est ignorée dans la performance sportive. Ignorée, parce qu’il est soi-disant impossible de la quantifier de l’évaluer ??? nous sommes bien là dans l’intellectualisation et la rationalisation. Les Coachs sportifs sont incapables d’être des techniciens aguerris, des préparateurs physiques, des logisticiens, des communicants, des performeurs mentaux …. Pourtant ils doivent ou s’imposent d’exceller dans chacune de ces fonctions avec une prédominance pour tout ce qui touche au psychologique. C’est bien là que le problème se pose le plus, car c’est là qu’ils sont la plupart du temps les plus incompétents. Raymond Domenech en sur jouant le drame psychologique dans chacune de ses interventions, voir en ne jouant pas du tout, imaginant que ses interlocuteurs ne pouvaient comprendre et se mettre au niveau de son intellect

Surdimensionné,  à coupé le lien « forcément historique » et « forcément fédérateur » qui le liait avec le public mais aussi avec l’équipe. Ce lien fédérateur comporte en lui-même la racine épistémologique du mot fédération. Raymond Domenech, les dirigeants, les conseillés n’ont pas su revenir à l’essentiel faire du projet sportif un élément fédérateur pour tous. J’ai bien peur que ceux qui vont participer à la reconstruction de projet futur soient les mêmes dans le fonctionnement et l’application que ceux qui ont conçu et mené ce projet catastrophique tant le financier, le lobbying, le copinage et la justification primeront sur la qualité et le réalisme. Ce serait un procès d’intention de ma part mais voyant déjà se profiler les premières déclarations des hommes et femmes politiques, comme celles des instances ou acteurs du monde sportif je ne pense pas me tromper.

A suivre……

Que fera Laurent Blanc de différent ? Quelles seront ses latitudes de travail ? sachant que la fédération avait commis l’erreur de « donner les clefs » de l’équipe à Raymond Domenech avec le résultat que nous connaissons tous maintenant. Il me semble improbable que le même fonctionnement soit remis en place. Mais alors ?

1) Laurent Blanc arrive avec son staff et réforme en profondeur la composition de l’équipe.

2) Laurent Blanc arrive avec un adjoint qu’il nomme manager général et qui aura pour charge principale la constitution d’une équipe d’encadrement ainsi que sa gestion logistique et administrative.

3) Laurent Blanc arrive et gère avec le staff existant pour une durée courte en attendant les résultats d’une étude menée par un cabinet d’audit privé.

Comme nous le voyons, il existe plusieurs solutions, mais une seule pourra être appliqué pour le moment. Les faits récents imposent qu’il prenne ses fonctions rapidement et surtout qu’il gère l’équipe de France avec tout ou une partie des hommes en place. Il ne peut se permettre de tout révolutionner avec les premiers matchs qualificatifs du Championnat d’Europe qui commencent en août. Une fois les premiers matchs accomplis, il faudrait une succession de défaites pour que Laurent Blanc limoge le staff en place car si l’équipe se remet à gagner, il ne se permettra pas de re-déstabiliser un équilibre fragile simplement rétabli par une victoire sportive calculée ou inopinée. Donc pour tous ceux qui souhaiteraient voir un renouvellement complet cela revient à souhaiter une suite ou au moins 1 défaite en qualification du Championnat d’Europe 2012 ? Comment en arriver là ? Vouloir souhaiter que la France continue de perdre au risque de déstabiliser ou écorner l’aura positive qui accompagne la nomination de Laurent Blanc. Il convient de comprendre aussi qu’il peut se permettre de ne pas avoir une équipe au mieux de sa forme et de ses possibilités dans la mesure où il hérite d’un passif qui ne se résorbera pas en quelques semaines.

Finalement il aurait intérêt à bousculer rapidement tout le système technique mis en place ? Pas vraiment, car cela reviendrait à le laisser agir dans l’urgence et mettre en place ses « copains » et les « Copains de ses copains » il n’aura d’autres choix puisqu’il ne pourra prendre le temps de la réflexion et du recrutement choisi, calculé et trié en fonction des compétences et surtout des besoins et de la nécessité du moment. Finalement dans un sens comme dans l’autre personne ne sera gagnant soit il conserve le système en place et apporte sa compétence et tout repose sur lui, soit il bouleverse tout, mais l’urgence des échéances lui impose de recréer un environnement similaire avec des hommes qu’il aura choisis. Cela revient à ne rien faire, c’est pourquoi je pense qu’il doit aujourd’hui fonctionner en deux temps :

1) Remanier le fonctionnement des structures en place en fixant une échéance incontournable ainsi qu’un contrat d’objectif à court terme.

2) Dans le même temps il analyse lui même les composantes et caractéristiques du staff en place avec un fonctionnement différent.

3) Ses premières analyses s’accompagnent de prises de décisions correctives.

4) Au mois d’Octobre il présente sa nouvelle structure officiellement intégrant les meilleures composantes du staff en place complétées de nouvelles compétences.

5) Il re-défini un objectif global staff et équipe à moyen terme (12 mois).

Dans tous les cas il va devoir s’atteler à redorer l’image de l’équipe en communiquant un enthousiasme nouveau et un plaisir à travailler ensemble pour gagner ou perdre ensemble, peut importe mais ce sera la manière de faire qui va compter.

On peut gagner sans la manière comme perdre avec panache, aujourd’hui il convient de redonner du sens à tout cela afin que chacun reprenne sa place et participe avec dynamisme à l’élévation de l’esprit d’équipe et à l’adhésion du plus grand nombre.

Il convient de créer un environnement qui encourage et provoque l’adhésion tout en poussant chaque membre à faire une contribution significative, ce fonctionnement devra émerger à tous les niveaux, du comité fédéral, au staff technique et bien sûr aux membres de l’équipe. Il sera absolument fondamental que chacun dans sa fonction ait et développe un très haut degré d’intégrité personnelle et d’honnêteté de groupe afin d’élever le niveau d’implication commun.

Il est indispensable que chacun adhère à l’objectif commun et reconnaisse les buts personnels, ce qui n’est pas acceptable c’est de nourrir des ambitions personnelles voir des objectifs cachés.

Chaque membre de l’équipe devra contrôler et améliorer continuellement sa performance.

Il faudra que cette équipe soit heureuse d’être ensemble, le système de performance commun dépend principalement de ce critère fondamental tant les critères seuls de performances individuelles adoptés par Raymond Domenech ont démontré leur inefficacité.

Cette vision est l’acte fondateur, la sélection des membres de « L’équipe » qui doit être réalisé selon 5 critères : L’expérience, la compétence et les qualifications, la compatibilité des personnes et surtout la volonté d’exceller.

Cette dernière dimension se concrétise par un engagement personnel explicite et renouvelé à la « Vision » (principe du Team Thinking). Cette dimension sera celle du nouveau sélectionneur, elle se construira sur son expérience personnelle, mais aussi sur le déroulement de l’expérience précédente vécue par l’équipe ou les équipes précédentes sans les reproduire à l’identique tant les contextes sont différents.

De sa vision vont découler ses valeurs et des valeurs découlent les règles d’opérations et d’applications :

Fair Play et honnêteté

Franchise et communication dans le groupe.

Valorisation de la simplicité et de l’implication.

S’assurer la concentration et la vision permanente de l’objectif final.

Encourager la créativité et valoriser le suivi et l’auto-analyse.

Nous sommes déjà dans la re-médiation alors que nous n’avons pas encore évoqué ou décortiqué les aspects structurels dysfonctionnant, commençons donc par prendre un peu de hauteur ……

 

Mais pour commencer il faut se lancer dans une véritable analyse de fond afin de bien comprendre ce qui doit être modifié et surtout ne rien laisser au hasard. 

 

Une analyse systémique de la situation.

 

Pour bien comprendre le fonctionnement d’une équipe il convient de décomposer l’environnement immédiat de celle-ci.

La première chose qui apparaît dans cette analyse et qui doit être prise en compte c’est la différence de fonctionnement d’une équipe de club par rapport à une sélection nationale.

Une équipe de club évolue dans un contexte longitudinal défini avec un environnement stable alors que la sélection travaille dans un contexte ponctuel avec un environnement variable.

Je parle « d’environnement stable » les aspects structurels qui entourent l’équipe, le staff, le stade, le mode de gestion, les règles communes, les supporters, les adversaires, les partenaires de jeu, ainsi que son calendrier.

Nous voyons bien que la sélection ne peut disposer du même confort structurel. Elle dispose bien d’une structure à Clairefontaine, mais cela ne suffit pas aux joueurs pour définir le cadre environnemental. Le staff technique ne participe pas ou très peu à l’élévation de la performance en raison du manque de temps, il se cantonne à la logistique et au maintien de la condition physique. Il est d’ailleurs particulièrement étonnant d’entendre que les joueurs ont été mal préparés ? En effet, si ceux-ci sont hors de forme au moment des matchs préparatoires ou qualificatifs c’est qu’ils sont arrivés dans cet état au rassemblement fédéral. L’équipe d’encadrement technique ne peut aucunement être tenue pour responsable de l’état physique des joueurs. La latitude temporelle dont ils disposent ne leur permet aucunement d’améliorer le niveau de performance physique global.

C’est aussi une frustration de la part du staff technique qui finalement ne dispose que de très peu de moyens pour élever le niveau de performance et ne fait qu’entretenir la condition physique des joueurs. En conséquence de quoi, un joueur qui serait intégré en équipe de France avec une condition physique moindre ne serait qu’entretenu à ce niveau mais n’aurait aucunement la possibilité de l’améliorer. Une sélection Nationale est une savante alchimie entre un niveau technique élevé, une qualité physique parfaite ainsi qu’un sens du groupe particulièrement développé.

Est ce que les joueurs sélectionnés disposaient de toutes ses qualités et compétences ? Les évènements nous démontrent que certains étaient hors de forme, d’autres n’avaient comme objectif que de briller à titre individuel, quand ils n’avaient pas les deux problématiques !!

 

Avant que je continues n'hésitez pas à commenter et réagir .... mes propositions viendront une fois l'analyse complètement réalisée....

J'attend vos commentaire (juste pour voir si vous avez lu jusqu'au bout ...)

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